... Toujours des mails me reprochant d'instrumentaliser la réflexion à travers la Technique, d'écrire sous des prétextes rhétoriques (voire logographiques...) des énoncés qui conditionnent le développement des moyens de diffusion des textes (et même leur commercialisation...) mais en aucun cas le savoir, la science, l'argumentation....
On en revient sans cesse au partage platonicien entre l'épistémè philosophique (éternelle) et la tekhnè des sophistes (temporelle). Dans ce schéma classique, à l'origine de l'institution de la philosophie en tant que savoir des idéalités, la technique reste systématiquement dévalorisée, déclassée face aux essences de la Science idéale et réfléchie. La technicisation du langage ne peut être perçue que comme une dénaturation de la philosophie et de la réflexion. Une vraie perversion...
Or il est temps de se placer maintenant dans un tout autre contexte: abandonner l' a priori philosophique concernant la logographie et admettre que la technologie participe de la Pensée (à défaut de la philosophie) dans le temps. Se déprendre en somme de la Philosophie...car l'écriture hypertextuelle ne s'oppose pas à la technique instrumentale, ne serait-ce que parce que ces deux polarités portent de part et d'autre un même engagement temporel dans l'activité de pro-duction et de transformation qu'elles déploient.