Peut-il y avoir une affinité entre l’Ereignis chez Heidegger et l’Un du néoplatonicien Plotin ?
On tiendrait là une piste pour enquêter sur le caractère événementiel de l’inattendu.
Certains voient en effet dans l’Un chez Plotin un processus et non pas une chose.
Or l’Un est une hypostase chez Plotin (en quoi une hypostase peut-elle être un processus ?) et bel et bien une « nature » antérieure aux choses dont l’Un reste le principe. A ce titre, il n’est pas un facteur d’unification, un événement dans la mesure où d’abord chez Plotin il n’advient jamais rien, il n’y a pas d’événement en-soi conformément à la philosophie néoplatonicienne. Dans les Ennéades VI, 8, Plotin confirme qu’en somme il n’advient jamais rien, qu’il n’y a en réalité jamais d’événement…
Voilà qui est fort embarrassant pour la convocation du néoplatonisme dans nos affaires…
Certes l’Un se situe au-delà et antérieurement à toute détermination chez Plotin. Mais il reste une certaine chose un ti. Il est une chose certes avant toute chose, une subsistance (huparxis), une simplicité (haplotès) qui précède et conditionne le fait d’être lui-même, qui est antérieur à toute synthèse impliquée par l’être inséré dans un système de relations…