Qu’est-ce qui rend possible cette mutabilité, cette capacité extraordinaire de transformation de l’écriture aujourd’hui ?
On pourrait évidemment répondre que ce sont les moyens techniques mis à disposition en vue d'un tel exercice qui expliquent et rendent compte de cette formidable aptitude, apparemment si naturelle. La multiplicité des figures qu’emprunte l’écriture sur le réseau (par texte, son et vidéo) ne serait en somme que le résultat d’une technologie de la communication poussée dans ses plus extrêmes sophistications.
Or n’est-ce pas a contrario dès l’origine ce don de transformation propre à l’écriture qui permet à cette métabolicité originaire de se déployer aujourd’hui si facilement sur écran ?
Cette hypothétique métabolicité générique de la signification, cette capacité quasi-religieuse et symbolique qui s'incarne dans les Ecritures, ne permettrait-elle pas ce passage de la signification imaginaire, cardinale et élargie à la signification dérivée, courante de s’accomplir - partant de la scription la plus classique pour parvenir à la phonographie de la parole enregistrée sur fichiers audio/vidéo) ?
La signification est d’essence métabolique. Métabolique parce qu’elle est de nature essentiellement imaginaire. Et c’est ce schématisme graphique originaire qui fonctionne au plus près d’un imaginaire radical de la signification qu'il importe maintenant d'interroger…
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