Les significations imaginaires ne peuvent faire l'objet d'aucun calcul.
Le ratio auquel les flux engrammés sont soumis ne pourront jamais épuisé la nature d'une signification. Au départ, il s'agit de voir dans les éléments de la langue non des images des choses mais des unités abstraites de signification, elles-mêmes dénuées de sens. Mais la signification créée ne peut a posteriori être décomposée en termes d'unités grammatisées. Celle-ci ne peut être atteinte dans sa compréhension que de manière oblique et dérivée.
La signification reste inaccessible dans sa composition particulière: l'ensemble des parties du multiple qu'elle constitue en tant qu'objet s'avère supérieur à l'ensemble constitué. Elle se manifeste toujours en tant qu'exception (elle est un terme hors norme, indécomposable dont ne se laissent pas appréhender toutes les parties). De sorte que l'engramme ne la pointe jamais de manière exhaustive. Son caractère objectif est d'une typologie d'être que l'ontologie traditionnelle ne parvient pas à couvrir. De là la nécessité d'une métabologie pour pouvoir la penser - car la signification n'a rien pour autant d'une chose indéterminée (je veux dire malgré son caractère oblique et dérivée). Elle est au contraire décisivement déterminable.
voir mon site en anglais: "A signification is indefinitely determinable (and the ‘indefinitely’ is obviously essential) without thereby being determined. It can always be marked out, provisionally assigned as an identitary element to an identitary relation with another identitary element […] and as such be ‘a something’ as the starting point for an open series of successive determinations. These determinations, however, in principle never exhaust it."
Déterminable donc.Du moins dans la mesure où une métabologie déploie de part en part une axiomatique du type spécifique à son indétermination (paradoxe suprême: la signification configure des concepts par nature déterminés et déterminants d'une matière néanmoins irréductiblement indéterminée) , une caractérologie capable de construire une systématique de son expression. Le Chaos des significations en tant que pure multiplicité doit pouvoir se penser entre Vide (le Rien, le Néant, la Guangue mortifère selon l'expression que Castoriadis affectionne) et l'infinité des infinis que condensent les domaines déterminables du Sens.