Télécharger:
Télécharger le Reader pour ouvrir le fichier-livre =
Dans Devenir et temporalité I (Livre-papier Paris 1998), je consacre toute la première partie introductive à envisager les conséquences de ce constat laconique mais fatal de notre actualité : tout se passe finalement autrement que prévu.
Portée par un mélange d’optimisme et de volontarisme provocant, la modernité avait pourtant fait entrevoir la possibilité rationnelle d’une Histoire où tout se passerait comme voulu ; parce que pour un moderne, on peut faire ce qu’on veut faire dans le temps ; parce qu’on a la volonté d’apprendre à faire ce qui semble a priori encore impossible de faire mais qu’on fera.
Or le temps passant, le sentiment se répand que l’idée de faire l’Histoire à la manière des modernes n’était qu’un prétexte ; que le motif principal de la modernité en tant qu’Histoire du monde moderne n’était pas l’atteinte effective de la Raison mais la réalisation improbable d’un Mythe : celui de la maîtrise violente et organisée de la Terre par l’artifice raisonné de notre seule action.
Mythe contre Raison.