Dans l'ordre mythique de la narration, le hasard n’intervient pas.
C’est là la chose la plus subtile que le genre tragique invente: les sujets des tragédies sont entièrement rabattus. Les spectateurs connaissent par coeur les moindres détails des récits mythologiques qui leur sont présentés. De sorte que le tragique dépasse la sphère des simples contingents pour viser un au-delà de la possibilité diégétique; à travers le phénomène tragique, l'inattendu parvient à une première caractérisation qu'il s'agit aujourd'hui de réfléchir dans l'économie contemporaine que nous entretenons avec le temps; comme dit le Coryphée dans nombre de pièces tragiques de l’âge classique : " C'est à l'inattendu que les dieux ouvrent le passage..."
On peut dès lors lire ces vers de deux façons: comprendre qu'effectivement les dieux amènent dans la narration une péripétie que même l'auteur tragique n'avait pas prévue; mais aussi considérer que les dieux ouvrent pour la première fois le passage au concept même d'inattendu confronté à l'ordre des possibles que le mythe retient...
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Jean-Philippe Pastor