Le signifiant tuteur est découpé chez Barthes en une suite de courts fragments contigus, que l'auteur de S/Z appelle des lexies, puisque ce sont des unités de lecture. La lexie comprend tantôt peu de mots, tantôt quelques phrases...
Avec l’annexion de la lexie par l’hypertexte, celle-ci demeure le "meilleur espace possible" selon R.B., mais elle acquiert, du même coup son indépendance vis-à-vis de la notion "d’unité de lecture", du fait de la nature aléatoire et non prévisible de cette dernière dans un contexte hypertextuel.
Chez Barthes, la notion de lexie apparaît dans le sillage de ce qu’il appelle le ce "signifiant tuteur" : celui-ci est encore une origine, un repère stable et fixe, même s’il tend à se dissoudre dans la masse de ses fragmentations successives et subjectives. Ce qui fait de la lexie l’une des modalités essentielles de la manifestation hypertextuelle des textes, c’est qu’elle est un fragment - une partie d’un tout - mais un fragment autonome, c’est-à-dire n’existant que dans le cadre d’un tout qui le dépasse, mais ne nécessitant pas, pour exister en tant que fragment, de connaître ce tout ou d’entretenir avec lui des rapports explicites.
Un fragment en somme qui revendique son déni d’origine.
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Jean-Philippe Pastor