· B ballein LOG logos - l’envoi d’un billet
« Oui, oui, écrire un blog, écrire sur le blog, ç’aura donc été d’écrire sur ce qui est soumis à la disparition la plus rapide sur le réseau et ce qui demeure le plus souvent dans les moteurs de recherche sous la forme d’un simple lien. »
De ce point de vue, le post d’un blog, l’envoi d’un texte à partir d’un site personnel est aujourd’hui l’un des noms possibles de l’écriture en réseau (web Log comme aphérèse) : nous n’y trouvons que des restes, des morceaux envoyés sur des mailing lists (we/blog) où nous éviterons tant que possible d’y sélectionner quelques morceaux choisis (des morceaux d’anthologie). Tous les billets se valent. L’essentiel est d’échapper au lien mort, inopérant, menant inéluctablement à une erreur 404. Tous les posts sont en effet liés par un système d’hyperliens actifs où poster un post c’est lier, relier des (pré)textes, des billets préalablement saisis pour se questionner et se répondre entre eux par la suite (des ébauches, des coups de sonde, des coups d’éclats…): c’est donc chaque fois réduire l’écart ou la fracture entre une question et sa réponse, entre un sujet que l’on pose et le prédicat qui le décrit. Sans bug. Sans troll.
Le blog fait alors valoir son vocable générique B/LG qui finit par agir comme un sigle matriciel de tous les posts possibles du texte à venir. Le son B/LG peut être considéré comme le texte en acte, l’action blogging elle-même à partir du moment où elle s’active (B/LG+ = BLOG) où bien qu’elle tombe (B/LG - = BUG) - au sens on l’on dit notamment que le serveur est tombé. Le post peut être retourné (GL/B), tout spécialement lorsqu’il fait l’objet d’un commentaire. Les commentaires peuvent publiés (GL+ = TrackBack) ou bien être filtrés (GL - = DEL) par le modérateur.
Le travail d’écriture sur le réseau sera donc de donner à lire et à entendre dans la postopoïèse la présence constante d’une certaine arythmie dans la blogosphère ; une claudication si proche à la fois de l’activité dans ce qu’elle a de plus dynamique et d’immédiat dans le texte envoyé (B/LG+) mais aussi de plus burned et de plus mort dans le dysfonctionnement lorsque le lien reste inopinément inactif (B/LG-). Ce genre d’écriture pour le blogger, faite d’une extrême précision et de rigueur constante dans son développement, reconduit à chaque fois au bord du moment où le texte n’est pas encore textué, quand l’articulation naissante n’est plus l’asyndète pure et arbitraire qui va lier deux notes mais pas encore le discours précipité de la solution, quand la répétition du lien qu’elle va générer devient presque impossible.
La rigueur tient ici dans la maintenance continuée (permalien) d’un refus de l’écriture textuelle traditionnelle par la production d’une « nouvelle écriture » en réseau, l’activation d’un système codifié des mots, des expressions, des envois, des textes-poissons qui dans leur mise en œuvre se révèlent dans la plus réglée, la plus mathématique, la plus formelle des écritures possibles (hypertexte-filet).
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Jean-Philippe Pastor