Entre le possible et le probable, on pourrait penser que la différence tient au degré: ainsi ce qui est possible est ce qui est tel que sa probabilité d'exister est non nulle. Ce qui est probable est un phénomène tel que sa probabilité d'exister est significative.
Avec un exemple : prenons un dé à 6 face équilibré. Je le lance et je note x le chiffre qu'il marque après mon lancer.
Que l'on ait x=1,2,3,4,5 ou 6 est possible (avec proba 1/6 d'ailleurs pour chacun de ces événements). De même que x appartienne à l'ensemble {1,2,4} ou à l'ensemble {3,6}.
Maintenant l'événement "x appartient à {1,2,3,4,5}" est un événement que l'on peut qualifier de "probable" : en effet la probabilité qu'il a d'arriver est de 5/6, alors que la probabilité que son événement contraire ("x=6") n'a qu'une probabilité de 1/6 d'arriver.
On peut se rendre compte que la notion d'évenement probable est très relative...
Or seulement d’un point de vue maintenant strictement logique (je veux dire dans une perspective qui dépasse le calcul des probabilités) ce qui est possible peut être défini comme ce qui n’est pas contradictoire avec l’ensemble des lois du monde, et ce qui est impossible comme ce qui contredit l’ensemble de ces lois : par exemple deux corps ne peuvent simultanément occuper le même espace. D’autre part le possible s’oppose au nécessaire, il est alors synonyme de contingent ; l’homme est possible dans l’embryon humain mais il n’est pas nécessaire, il peut ne pas se développer. En revanche un embryon d’oiseau, pour rester sur des exemples tirés de la logique aristotélicienne, ne donnera jamais un homme : ceci est impossible.
Seulement ici, le possible se confond avec le probable et même le hautement probable. Mais il y a une différence de nature entre le possible et le probable (là se situe le point central) : j’image qu’un livre va tout à coup s’élever dans les airs (exemple qu’un jour en séminaire Castoriadis a repris…) sans qu’aucune force extérieure ne l’y contraigne. Ceci est très improbable mais n’est pas impossible : au dire des physiciens, il suffirait qu’au même instant l’équilibre du mouvement moléculaire soit rompu et qu’il y ait une convergence de tous les mouvements vers le haut pour qu’un tel événement arrive. Il va sans dire que la probabilité est infinitésimale mais elle n’est pas nulle. Nous devons donc penser le possible et l’impossible autrement que comme probable ou improbable parce qu’il y a là non pas seulement une différence de degré mais une différence de nature (une différence ontologique).
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Jean-Philippe Pastor
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