Dans notre modernité radicale, l'actualité en temps réel de l'objet textué prime sur les questions de présence/absence qui formalisaient encore il y a peu la logique audiovisuelle de l'objet médiatique.
A l'ère précédente de l'image, ce qui importait consistait essentiellement dans le choix du direct ou du temps différé de la re-transmission. C'était encore la présence/reproduction du passé immédiat ou lointain qui impressionnait l'objet médiatique en tant que tel. Sur le réseau cette problématique a laissé la place à celle de l'actualité/virtualité du programme. Ce n'est plus la re-présentation de l'objet qui impose sa logique mais celle de la construction actualisée de celui-ci par l'invention info-vidéographique du Logiciel installé. C'est le voir (comme le comprendre ou l'entendre) qui est synthétisé et non plus seulement l'image re-produite.
L'automation de la perception (si loin de l'approche phénoménologique) n'a plus besoin d'appareils de capture ou d'enregistrement des datas externes pour fonctionner. L'entendement est construit en boucle sur lui-même pour agencer non seulement la présentation de l'objet mais également (et surtout) sa manipulation à distance sur l'écran.
Ce n'est plus la mémoire vive de l'objet qui détermine sa fonction (avec toutes les conditions temporelles que cette détermination exige) mais le futur imminent de la constitution en temps réel de ce même objet qui ordonne son parcours: un parcours imprévisible, inattendu sevré de la re-présentation du passé qui dictait encore récemment à l'image la dialectique de son histoire.
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