La charte graphique passe inaperçue par le fait même qu’elle montre.
En jouant sur les propriétés de notre système visuel, elle fait glisser l’attention du lecteur vers le centre de l’écran et, par-là même, se voue à l’oubli. Pour définir sa fonctionnalité en matière de lecture, il faut imaginer la matérialité d’une partition opérée sur la page.
En découvrant un élément particulier du template, le lecteur isole une unité pleine, porteuse de contextes virtuels probables. Le lecteur produit par ailleurs du vide, du blanc et du manque qu’il s’applique ensuite mentalement à remplir. A partir de la charte graphique adoptée, l’activité inférentielle redouble autour de la question : pourquoi cette partition ? Pourquoi est-elle effectuée à cet endroit et à ce moment là du développement hypertextuel courant ? En quoi les contenus et la sémantique des textes en sont-ils modifiés ?
La forme divisée du template, qu’elle s’inscrive en plein ou en creux, sollicite l’esprit, qui construit le sens en s’efforçant sans cesse de recomposer cette forme initialement fracturée.
Située entre le dedans et le dehors de l’hypertexte, la charte graphique est une sorte d’invitation à se poser des questions sur les rapports qui unissent l’intérieur à l’extérieur du Texte. Elle joue un double rôle : elle permet de focaliser l’attention sur un élément particulier de la page actualisée mais elle sollicite également l’attention divergente du lecteur vers la relation entre l’inscription courante des textes et leur contexte d’insertion.
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