Comment être platonicien – ce que je voudrais m’efforcer d’être avec la construction et la mise en œuvre logicielle d’une axiomatique hypertextuelle autonome – alors que la catégorie maîtresse et platonicienne de l’Un ne tient plus (ne serait-ce que dans la structure intime de l’écriture elle-même) ?
L’autorité de la nature clivée de l’Être/étant à notre époque (sur laquelle je ne reviens pas et qui me semble définitivement établie dans les textes tardifs de Castoriadis), et donc le sans-être véritable de l’Un, fait que nous cherchons chez Platon la contestation nécessaire du platonisme canonique : seul le dialogue du Parménide semble pouvoir nous orienter dans cette voie – notamment en examinant de très près les conséquences du fait que l’Un n’est pas dans la dernière partie de cette oeuvre. Car Le Parménide est manifestement le texte principal de la réfutation systématique de la théorie des Idées (première partie du dialogue), réfutation indispensable pour l’établissement contemporain d’une métabologie de la Forme à laquelle, selon moi, Heidegger nous a préparé.
Pour atteindre le vrai selon Platon, il faut connaître les choses par ce dont toute connaissance provient, c'est-à-dire les Principes en tant qu'ils sont assimilables à des Formes (eidè), à des Idées.
Cependant, on pourrait déjà considérer que le Principe ne soit pas en priorité commencement de l'être ; c'est d'abord sous l'angle de l'intelligibilité de la chose qu'il s’agit de déterminer la recherche des principes. La question ontologique du platonisme classique se dissocie là de l'intérêt gnoséologique que nous lui accordons. C’est ici un premier pas vers une axiomatique de l’expression qui reconnaît d’emblée la constitution duale de la moindre de ses procédures. L’écriture en particulier est Hyper-textuelle. Elle lie deux logiques antagonistes, complémentaires, voire quelques fois exclusives dans un même geste pour produire des textes (voir la distinction de la logique acronymique de l’Hyper et celle hénologique du texte).
L'hypertexte cherche de toutes façons la cohérence. Il tend à l'unité complexe (hénologie) des significations qu’il rassemble.
Cependant, cette unité se réalise par de multiples changements, transformations, modifications (métabologie). Je distingue pour l'essentiel trois modalités susceptibles de tendre à l'unification progressive d'un hypertexte.
Une première (modèle n° 1) qui considère que l'unité de l'hypertexte relève d'un principe de répétition capable de donner au texte global une autonomie relative. Ici (mais qu'est-ce que cet ici ?), le paramètre "temps" intervient nécessairement dans le calcul des parcours réglé par l'algorithme qui s'applique à ce genre d'unité.
Une seconde (modèle n°2) qui définit l'unité hypertextuelle par sa seule clôture. C'est-à-dire par son découpage physique et matériel permettant au lecteur/scripteur d'appréhender le texte d'un seul regard - même si ce regard est purement métaphorique.
Une troisième (modèle°3) qui révèle l'unité du corpus par son ordre et la hiérarchie de ses parties.
Ces distinctions permettent dès lors d'envisager huit hypothèses d’organisation interne d’un hypertexte selon les trois modèles précédemment évoqués. Tout dépend en effet de la formule de calcul définissant l'algorithme chargé de déterminer le parcours hypertextuel.
Pour le détail de ces hypothèses: voir Huit Hypothèses (Editions Moonstone 2004)
Retrouvez ce post traité par huit algorithmes différents dansLa métabole -
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